Histoire du lycée

Qui était Georges Guynemer ?

 

Né à Paris en 1894, Georges Guynemer s’engage en tant que volontaire à l’âge de vingt ans, en novembre 1914. Jusqu’à sa mort en septembre 1917, il multipliera les combats, les victoires, les coups d’audace et les médailles : 53 victoires de 1915 à 1917. En vingt-sept mois de combats, il totalisera 755 heures de vol. Son double engagement, avec son pays et avec l’aviation, fait de lui un des héros les plus attachants de l’histoire de l’aéronautique française qui lui vaudront le surnom d’as des as. Sa frêle silhouette et son apparence fragile concourent à lui donner conférer une aura de héros romantique que couronnera sa disparition prématurée.

 

L’enfance

Sa soeur Yvonne de Villiers de la Noue se rappelle l’enfance de la famille Guynemer, entre son frère Georges, sa soeur Odette et leurs parents Diane et Paul. Elle rappelle volontiers que le nom de Guynemer, celui d’une vieille noblesse provinciale, puise ses racines très loin dans notre histoire, jusqu’aux chansons de geste. Les premières années de Georges Guynemer se passent au château de Garcelles, près de Caen, auprès d’un père qui fit une carrière d’officier avant de se consacrer entièrement à sa passion pour l’histoire. Elle évoque le goût et les dons de Georges Guynemer pour la musique – dès l’âge de quatre ans, il jouait du violon – l’éducation aimante mais sévère d’un père qui souhaitait « endurcir » le petit garçon de constitution fragile. Puis la famille vient habiter plus près de Paris, à Compiègne. C’est là que Georges Guynemer entre au collège, où il se montre distrait. Puis vient le temps des études parisiennes au Collège Stanislas, où il entre à l’âge de douze ans et fait preuve, malgré sa fragilité physique, d’un courage et d’une pugnacité mémorables. Mme Villiers de la Noue raconte comment le jeune Guynemer inventa un système de télégraphe pour communiquer en classe avec un de ses camarades relégué au dernier rang, et aussi qu’il n’hésita pas à rendre sa gifle à l’un de ses professeurs. Batailleur, têtu et brillant, la fougue de Guynemer est trop souvent freinée par la maladie : rougeole, scarlatine, entérite se succèdent. Il surmonte ces obstacles et est reçu avec mention au baccalauréat.

Après le diplôme, il est temps de choisir sa voie. Et là, Guynemer n’hésite pas : « Je veux être aviateur« , répond-il à son père qui l’interroge.

 

Un engagé volontaire

En août 1914, sa décision est prise : il veut s’engager. Mais, à cause de sa santé fragile, il est refusé deux fois, malgré l’intervention de son père. Il décide alors d’entrer à l’Ecole de Pau, où il commence par effectuer les corvées habituelles. Henri Collet, qui partagea cette année d’études avec lui, raconte : « Je me rappelle l’avoir vu à l’oeuvre, astiquant les ailettes des cylindres des « Gnome » à la toile émeri… » En janvier 1915, l’élève Guynemer note sur son carnet de vol : « 12 janvier, corvée de neive ». Deux mois après son entrée, en février 1915, sa demande de pilote est acceptée et Guynemer commence son apprentissage sur Blériot 80 ch. Signalons qu’à l’époque, il n’existait pas à Pau d’appareils à double commande. Ce qui signifie que les élèves pilotes partaient seuls, après avoir reçu leurs instructions. En mars, Guynemer parfait son apprentissage sur Pingouin 25 ch, Blériot 6 cylindres, Anzani 45 ch, Blériot à moteur Gnome. En avril, il obtient son brevet militaire et on lui confie un Morane 50 ch. Puis il rejoint l’école d’Avord où il termine sa formation à bord d’un Morane Parasol et d’un Nieuport 80 ch.

 

Premiers combats

Bientôt, il vole au sein de l’Escadrille des Cigognes, cet emblème qui semait la terreur dans les lignes ennemies, où il fait son entrée en juin 1915 en tant que caporal. Il vient souvent saluer sa famille à sa façon, en passant en rase-mottes près de la maison de Compiègne, aux commandes. Quand il rentre à la maison, c’est pour raconter avec fougue ses missions à bord d’un biplace, où il demande à son passager de photographier les obus de la DCA allemande. Le 19 juillet 1915, c’est sa première victoire : à bord de son Morane Saulnier Parasol, avec son tireur-mécanicien Guerder, il abat un Aviatik qui prend la direction de Soissons. En décembre de la même année, il descend son deuxième avion à bord d’un Nieuport 18 m. Il abat son premier Gotha dans des conditions difficiles.

 

« … Il n’avait aucun angle mort, mais il avait par contre trois mitrailleuses. Il pouvait tirer 1000 cartouches et moi, je ne disposais que de mon rouleau de 47 cartouches… Finalement (…) j’ai tiré sur le moteur gauche qui a pris feu. Le Gotha déséquilibré s’est mis en vrille. »

 

Un héros romantique

Georges Guynemer poursuit sa brillante carrière, devient un familier du roi d’Espagne qui lui offre une Hispano Suiza, accumule les décorations qu’il appelle en riant sa « batterie de cuisine » et remarque avec un sens prémonitoire émouvant : « après toutes ces croix, il ne me manque plus que la croix de bois. » Le 11 septembre 1917, il décolle en compagnie du Sous-Lieutenant Bozon-Verduraz. Cela fait plusieurs jours qu’il bout d’impatience car il attend un nouvel appareil (le Spad-canon) qui n’arrive pas. La veille, il a effectué plusieurs sorties infructueuses à bord de trois avions différents.

 

Une fin discrète

Ce matin-là, à 8h25, il fait beau. Les deux avions décollent ensemble. C’est Guynemer qui, comme à son habitude, repère le premier « coucou » biplace ennemi. Il fonce sur lui avec son Spad (comme celui illustré ci-dessus) , suivi par Bozon lorsque surgissent huit monoplaces allemands. Bozon décide alors de détourner les nouveaux arrivants afin de laisser Guynemer venir à bout du biplace. En vain : les monoplaces se dirigent très vite vers l’autre combat. Bozon multiplie les tours dans le ciel, en vain, « Plus d’Allemands, plus de Français, ni dans le ciel, ni vers le sol. » Il en conclut que Guynemer est déjà reparti sur une autre cible et, à cours de carburant, retourne à la base. Georges Guynemer ne réapparaîtra pas. Mort à 24 ans, Georges Guynemer restera dans toutes les mémoires, notamment celle de Saint-Exupéry qui lui vouera toute sa vie une profonde admiration. À lire : le numéro spécial d’Icare consacré à Georges Guynemer.

 

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Sources photos : leparisien.fr – history.com – francemaquette.fr

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